Malgré la canicule qui sévissait dans le sud de l’Allemagne début aout, le « Spectacle sur l’eau » de Charles Knie a connu un succès éclatant à Karlsruhe. Nous avons interrogé son directeur Sascha Melnjak sur la genèse de ce programme, sur les raisons du succès et les projets futurs. Les animaux y auront toute leur place!
Jean-Marc Trichard : Pourquoi cette idée d’un spectacle dus l’eau ?
Sascha Melnjak : En fait, ce fut un hasard. En raison du Corona, nous n’avons pas pu faire de tournée pendant 2 ans. Nous avons donc cherché une solution pour redémarrer notre activité. Nous avons créé un petit parc animalier et à notre siège d’Einbeck où nous nous occupons de tous nos animaux. Il y a les lions de Martin Lacey avec des répétitions commentées, les animaux de Marek [Jama]. Nous avons un spectacle de cirque avec une représentation tous les jours qui a eu un très grand succès pendant les 2 ans du Corona. Nous avons pensé qu’il serait dommage de ne pas continuer cela. La situation avec le Corona n’était pas claire et le fait de partir en tournée présentait de grands risques. C’était en décembre ou janvier. Nous nous sommes alors dit que nous continuerions l’activité de ce parc et que nous tenterions quelque chose de nouveau en tournée. Dans notre Circus-Land, nous avions eu la famille Urunov avec son spectacle sur l’eau l’année dernière. Nous avons pu constater toute cette technique et ce fut pour nous très impressionnant. Par ailleurs, nous voulions continuer à nous produire en tournée auprès de notre public. Nous avons donc décidé ensemble de louer la machinerie du spectacle sur l’eau à la famille Urunov. Nous avons fait tout le reste (numéros, chorégraphies, etc.). Nous voulions montrer quelque chose de surprenant, quelque chose que le public n’avait jamais vu.
Jean-Marc Trichard : Vous avez eu un succès éclatant avec un chapiteau plein presque tous les jours malgré les très fortes chaleurs à Karlsruhe. Quel est votre secret ?
Sascha Melnjak : C’est un secret que nous ne pouvons et ne voulons naturellement pas dĂ©voiler. Cela tient Ă notre stratĂ©gie marketing et de publicitĂ©. C’est celle que nous avons depuis des annĂ©es et que nous optimisons sans cesse. C’est important d’avoir un bon spectacle mais c’est aussi un point important que cette stratĂ©gie. Nous travaillons sur tous les supports de communication possibles mais aussi sur les supports plus classiques comme l’affichage, les flyers dans les commerces, les mĂ©dia auprès desquels nous rĂ©alisons un gros travail. Tout cela nous apporte un très très gros succès et nous en sommes très satisfaits. Il n’y a pas eu de ville pour laquelle le spectacle n’a pas marchĂ©. Pour plusieurs villes, et c’est le cas pour Karlsruhe, il n’y avait pas eu de cirque pendant longtemps. Les gens avaient besoin de divertissements. De plus, nous prĂ©sentions un nouveau concept. Il y a aussi le fait que nous prĂ©sentons depuis longtemps toutes sortes d’animaux. Beaucoup de gens viennent dĂ©sormais au cirque quand il n’y a pas d’animaux et c’est dommage. Mais nous ne devons pas oublier les contraintes Ă©conomiques. Nous avons un mĂ©lange avec deux numĂ©ros de petits animaux, mais il est devenu très difficile de prĂ©senter des gros animaux. Comme dans d’autres pays, des villes ont interdit les cirques avec animaux. Ce n’est pas une interdiction formelle, mais lorsque vous dites que vous avez des animaux, on vous dit que tout est rĂ©servĂ©, que la place est prise… Cela rend difficile d’avoir des animaux lorsqu’on doit assurer la rĂ©munĂ©ration du personnel et des artistes.
Jean-Marc Trichard : Les artistes disent se sentir particulièrement « confortables » dans votre cirque. Que faites-vous de particulier pour eux ?
Sascha Melnjak : Cela me réjouit naturellement mais il m’est difficile de répondre à une telle question. Ma devise a toujours été de considérer les personnes qui travaillent pour nous comme très importantes : artistes et employés. Je trouve important que les gens se sentent bien. Quand ils se sentent bien, ils travaillent bien. On ne fait bien que ce qu’on fait avec plaisir. Je suis quelqu’un de très patient et tolérant. Huit mois sur les routes ensemble, c’est dur. Et le minimum que nous pouvons faire, c’est que les gens se sentent bien avec nous. Nous respectons donc toutes les personnes et essayons d’être agréables avec chacun.
Jean-Marc Trichard : Quels sont les projets pour l’avenir immédiat et pour 2023 ?
Sascha Melnjak : En 2023, nous voyagerons avec le même spectacle que 2022. Nous pouvons le faire car nous visitons chaque année des villes différentes. Je voudrais ajouter quelque chose d’important. Nous avons prouvé que nous aimons le cirque avec des animaux. Mais nous devons veiller à conserver un équilibre financier. En revanche, on ne peut pas dire que nous n’aurons plus de gros animaux dans les années à venir. Pour les cirques de Noël à Heilbronn et Offenburg, nous aurons des animaux. A Heilbronn nous aurons nos propres animaux avec Marek Jama. A Offenburg, il y a aura des chevaux et Laura Urunova avec ses perroquets. Aux deux cirques de Noël, il y a une piste traditionnelle avec de la sciure.
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Programme (*)
Veronika Faltyny (aérien & hula hoop)
Jimmy (jongleur)
Laura Urunova (perroquets et chiens)
Cesar Dias (clown)
Jidinis et Compagnie (grandes illusions)
Duo Lugo (lasers)
Devin et Davide (sangles aériennes)
Jan Navratil (antipodiste)
Devin de Bianchi (Ă©quilibres sur cannes)
Troupe Robles (fil de fer Ă grande hauteur)
Le ballet du cirque Charles Knie
Le jour oĂą les photos ont Ă©tĂ© prises, les Ernestos (patins Ă roulettes) Ă©taient absents pour cause de blessure. Quelques jours plus tard, le contorsionniste italien Lorenzo Bernardi rejoint l’entreprise.
www.zirkus-charles-knie.de
Photos : Michèle & Jean-Marc Trichard – CapturEmotion